La consultation en ligne est terminée. L’ASPPAR y a participé.
Un plan de gestion – outre qu’il permet une gestion attentive des arbres – permet aussi d’envisager la pérennisation de ce patrimoine paysager et culturel.
La démarche du Conseil Départemental des Vosges et la réflexion qu’elle sous-tend au sujet de ce patrimoine est intéressante. Elle appelle toutefois les remarques suivantes :
- La démarche part d’un critère de sécurité routière…
La sécurité routière est importante… bien sûr mais nous suggérons plutôt une démarche patrimoniale du type « nous sommes face à un alignement de valeur patrimonial. Il y a des accidents. Analysons-les et examinons comment nous pouvons agir au niveau de l’environnement de la route et au niveau du contexte en amont et en aval ». L’expérience montre que c’est de cette façon que nous obtenons des résultats tangibles.
- Le concept de « la route qui pardonne »… NON…
Le concept de « la route qui pardonne » est une utopie technique qui, sous l’impulsion de l’État et du Ministère, a fait place à celui de « la route qui apaise » et de la conduite apaisée.
Ce point est, à nos yeux, très important : nous souhaitons une politique de sécurité routière clarifiée où les mesures prises au niveau de la route sont en adéquation avec celles prises au niveau du comportement. Des mesures incitant l’automobiliste à une « conduite apaisée » et une « route qui pardonne » ne vont pas de pair.
Faire évoluer le comportement de l’usager vers une conduite apaisée, civilisée et responsable est la meilleure façon de lutter contre l’insécurité routière. Mais la route et son environnement
influencent l’usager. Il est donc important que les aménagements ne créent pas une situation
contraire aux objectifs de sécurité.
Avoir comme objectif « la route qui pardonne » pour accompagner des mesures gouvernementales qui ont, elles, pour objectif, la conduite apaisée, c’est l’enchevêtrement de deux concepts… enchevêtrement qui est, aujourd’hui, intolérable parce qu’il altère l’efficacité même de la politique publique de sécurité routière en France et ne redonne pas aux arbres et aux alignements la place qui leur revient sur nos routes.
Selon nous, cette partie est à revoir complètement.
- Routes touristiques
Nous avons relevé cette expression. Il est certes positif de mettre en valeur les arbres, les alignements mais attention, il ne faut pas que les routes dites touristiques soient les seules à être bordées d’arbres. Les arbres de nos routes font partie de notre cadre de vie. Ils l’agrémentent… ils améliorent notre bien-être moral et physique comme le démontrent plusieurs études récentes et la Convention Européenne du Paysage.
Des arbres doivent donc être replantés aussi sur les routes ordinaires pour former un paysage ordinaire. Rappel : le paysage ordinaire est une notion importante développé dans la Convention Européenne du Paysage.
- Abattages
Il serait judicieux de préciser le cadre de tout abattage – passage en commissions au Conseil Départemental, passage en Commission des Sites, contrôles des mairies.
Autres points : évoquer les notions d’« abattage de complaisance » et de « perte patrimoniale ».
- Replantations
Nous n’avons pas vu de projets de replantations – notamment de replantations de structures végétales sans critère de distance.
Nous n’avons pas vu de replantations dans « les dents creuses ».
Ces plantations sont pourtant indispensables pour assurer la pérennité à long terme des allées et un cadre de vie de qualité.
Ces remarques ont été mises en ligne sur le site dédié à la problématique
Les voici au format pdf
Crédit photo : CD Vosges