Il y a celles qui s’enchaînent à un arbre, ceux qui multiplient les recours en justice, les grévistes de la faim et les vidéastes militants… Le mouvement en défense des arbres bourgeonne et profite de l’efficacité des réseaux sociaux. En ville, dans les forêts, «on bataille partout», résume Thomas Brail, resté 28 jours sur les branches d’un platane.
Le mouvement croît dans la pénombre comme une force souterraine. Chaque jour de nouvelles pousses surgissent. Depuis quelques années, de plus en plus de femmes et d’hommes se mobilisent pour défendre les arbres et pour empêcher des coupes abusives. En zone périurbaine, au milieu des métropoles ou parfois à la campagne, ils lancent des pétitions pour sauver de vieux peupliers, un chêne centenaire ou des marronniers plantés sous Napoléon. Certains s’attachent aux arbres menacés par le béton, d’autres interpellent les élus et engagent des recours juridiques. Les actions se multiplient.
En ville, désormais, les forces de l’ordre accompagnent régulièrement les bûcherons. À Condom, petite ville du Gers, en septembre 2019, soixante-dix gendarmes mobiles ont dû bloquer le centre-bourg pour abattre seize platanes face à une population en pleurs et en colère.
Une enquête parue le 28 mai 2021 dans Reporterre.