Le grimpeur arboriste Thomas Brail s’est juché sur un platane pour s’opposer à l’abattage de plusieurs arbres des promenades à Condom
Thomas Brail, un grimpeur arboriste du Tarn, est monté dans un platane ce jeudi à Condom. Il refuse de descendre tant qu’il n’aura pas la garantie du non abattage des arbres décidé dans le cadre de la rénovation des promenades en centre ville.
Par Christine Ravier Publié le 26/07/2019 à 12:43
Il s’était
déjà perché sur un arbre à Mazamet, voici quelques semaines, pour
protester contre l’abattage de platanes sur une route. Il réitère à
Condom, dans le Gers. Depuis jeudi 25 juillet à 2h du matin, Thomas
Brail « occupe » un arbre sur le chantier de rénovation
des allées.
La mairie a pour objectif affiché
d’abattre 9 arbres et d’en replanter de nouveaux dans le cadre de ces
travaux d’aménagements du centre ville. Mais le grimpeur estime lui
que 25 arbres seront au total concernés par l’arrachage.
Un patrimoine vivant
« L’arbre
est un patrimoine vivant, il absorbe le gaz carbonique des voitures
qui passent à son aplomb », argumente le militant.
« Si
on veut que nos gamins respirent demain, il va falloir comprendre que
les deux choses qui nous donnent de l’oxygène, ce sont les arbres et
le plancton », affirme encore Thomas Brail. Pour lui, le
dialogue doit s’instaurer avec la mairie.
Il estime que cet
arrachage enfreint l’article
L350-3 du code de l’environnement qui interdit l’abattage
d’arbres d’alignement en bonne santé.
Une question de sécurité
Un
argument qui fait bondir le maire (LR) de Condom Gérard Dubrac. « On
respecte la loi, c’est le tribunal qui nous a donné raison. Et ce, à
cinq reprises. Nous avons deux rapports de l’ONF qui indiquent que
ces 9 arbres sont malades ou trop vieux pour tenir ».
L’objectif
est donc de les remplacer pour certains, pour des raisons de sécurité
; pour les autres, afin d’éviter de refaire des travaux à court
terme.
« Malhonnêteté intellectuelle »
Pour le
maire, ce conflit est emblématique. Il explique que le tribunal
administratif lui a donné raison à 5 reprises dans ce dossier de la
rénovation des allées, que des études de professionnels, des
réunions publiques ont eu lieu.
« Le dialogue, ça
fait 5 ans qu’on l’a. On n’est plus dans un état de droit,
estime-t-il. On est dans un état où quelques-uns « emmerdent »
tout le monde pour obtenir gain de cause » affirme-t-il.
Et d’ajouter que les
arguments de Thomas Brail et des associations qui le soutiennent sont
malhonnêtes… « Nous n’enlevons que 9 arbres que nous
remplaçons. Pas 25 comme il est annoncé. De la même façon, nous
ne détruisons pas l’ensemble des murs de la promenade… Ces
arguments sont malhonnêtes intellectuellement ».
Et l’élu d’ajouter : « j’ai fait mon boulot d’élu. Aujourd’hui, la moitié des travaux de la promenade est réalisée. Les gens sont heureux de voir la qualité du travail qui est fait ».
Thomas Brail, fort de son combat dans le Tarn où il a obtenu de sauver l’un des trois platanes promis à l’abattage, ne compte pas descendre de son arbre. Il dit avoir le soutien des associations pour l’environnement et celui de l’acteur Bruno Solo, parrain du GNSA (Groupe national de surveillance des arbres) qu’il a fondé.
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